Pleurs

Écoute des émotions, les pleurs des bébés

« Laisse-le pleurer, ça va lui faire les poumons !!! »
« Si tu commences à le prendre dès qu’il pleure, tu n’as pas fini… »
« On n’élève pas un enfant sans qu’il pleure ! »

Des petites phrases de cet acabit, nous en avons tous entendu… Elles sont prononcées souvent très tôt, dès les premières visites, que ce soit  à la maternité ou à la maison. Au-delà de l’absurdité flagrante de certaines (les poumons, la voix !!!!), il est bon de rappeler certaines choses.

Les caprices, à cet âge-là, ça n’existe pas. Le bébé pleure car il a des besoins. Besoins qu’il ne peut en aucune sorte régler lui-même. Il est totalement dépendant, en premier lieu de sa mère. Ces besoins sont de tous les ordres : alimentaires, mais pas seulement. Inconfort lié à la température, à sa couche, besoin de contact, de sentir l’odeur de sa maman, que sais-je encore … Parfois il a (seulement) du vague à l’âme !

Mais contrairement aux adultes, il ne peut ni concevoir ni admettre d’attendre la satisfaction de son besoin. Sa notion du temps est inexistante, il ne vit que l’immédiateté du moment, et son désespoir (le mot n’est pas trop fort) n’en est que plus grand. Et voilà il pleure. Et dans vos bras, il se calme. Comme c’est simple ! La plupart du temps ce sont les solutions les plus simples qui sont les meilleures.

Malgré tout résister à la pression familiale ou sociale demande beaucoup de force et de confiance en soi et en son enfant. Les générations qui nous précèdent ont rarement appliqué ces solutions de bon sens instinctif. On a longtemps poussé les mères à se faire violence, à ne pas écouter ces petites voix qui leur disaient le contraire, les taxant de mièvrerie. Posons-nous la question de la violence, l’Histoire nous donne des leçons que nous n’écoutons pas. Les quelques parents qui sont allés contre ce courant ont élevé des enfants confiants en eux-mêmes. Tout est là dès le départ !

Mais quand il est dans les bras et qu’il pleure encore encore et encore? Certains enfants restent inconsolables de longues minutes, malgré toute l’attention que nous leur apportons. Certains parents iront chercher la parole rassurante d’un professionnel, médecin, ostéopathe,sage-femme, etc. Parfois, effectivement, il y a un souci : muguet, torticolis, RGO (reflux gastro-oesophagien)…

Et parfois le professionnel ne trouve rien. S’il est humble, il le reconnaîtra. Mais souvent, c’est le début de la mise en cause de l’allaitement : « il a des coliques, il faut le sevrer et lui donner tel lait lambda » ou encore des parents « c’est un caprice, laissez pleurer x temps ça passera » (on y revient).

Il est très difficile pour un parent d’accepter l’idée qu’il n’y a rien à faire . Et c’est souvent là que l’on se trompe. Accompagner son enfant, ce n’est pas ne rien faire. Lors de ces pleurs, c’est le tenir tendrement dans ses bras, c’est lui apporter une sécurité physique, lui parler  doucement, lui dire qu’on l’écoute. Par notre présence, nous l’enveloppons d’amour et lui permettons d’évacuer toutes ces émotions bouillonnantes en toute sécurité affective. Ce qui compte, c’est qu’il comprenne que quelqu’un est là pour lui, quoi qu’il traverse.

Claire et Marie

Pour aller plus loin:
« Au coeur des émotions de l’enfant », Isabelle Filliozat