Durée de l’allaitement

Ca y est, vous avez dépassé les premières difficultés, les crevasses et autres engorgements ne sont plus qu’un souvenir, vous maîtrisez l’art de bien positionner votre enfant au sein. Passé un certain temps, 2 ou 3 mois, la lactation est bien installée et le sein produit quand il est sollicité (d’après les spécialistes de La Leche League, la tension des seins non tétés pendant plusieurs heures est due juste au premier lait, le lait aqueux, qui représente la partie émergée de l’iceberg de la tétée)

Or paradoxalement c’est à partir de maintenant que les réflexions vont fuser et les importuns se multipler, sur le thème que beaucoup d’entre nous connaissent bien: « Vous allaitez encore?!!! ».
Fatigant, agaçant, horripilant, surtout quand cela émane de proches. Une certaine tension s’installe et c’est bien dommage. Chacune résoudra le problème à sa manière, selon sa personnalité, mais nous vous livrons ici quelques « trucs », à destination de celles qui n’ont plus d’idées ;-).

Tout d’abord la première chose à savoir et que l’on sait peu hélas, c’est qu’il serait dommage d’arrêter juste par convention sociale, si au fond de vous-même vous le ressentez comme un déchirement (car c’en est bien un malgré tout ce que l’on peut dire). Sachez que si passés les 6 mois de votre enfant vous continuez, vous n’êtes pas une extraterrestre, ce n’est pas contre nature ni incestueux, votre enfant ne deviendra pas déviant. De par le monde quantité de mères allaitent beaucoup plus longtemps, en fonction des cultures (et aussi des milieux naturel, exemple des femmes inuits qui allaitent une dizaine d’années, à cause de la pauvreté en sucre de l’alimentation diversifiée). Quand le milieu est normal, le sevrage naturel se situe aux alentours de 3 ans. Rien ne vous empêche d’en faire autant, et bien entendu tout en fournissant à votre enfant par ailleurs une alimentation diversifiée. Les bienfaits psychologiques et physiologiques de l’allaitement maternel se poursuivent d’autant.

Si vous êtes convaincue des bienfaits d’un allaitement long, mais que vous cherchez les mots pour l’expliquer à votre entourage déstabilisé par une pratique rarissime chez nous, ce paragraphe est pour vous. A déconseiller, l’agressivité, même pour répondre à l’agressivité, qui ne sert à rien, sauf peut-être à se faire plaisir sur l’instant. Le mieux est sans doute la patience. Lorsqu’on vous demande : « Jusqu’à quand? », vous pouvez par exemple répondre jusqu’à ce qu’il ne veuille plus. Face aux sourires narquois (jusqu’à sa majorité alors ?! ), vous pouvez alors expliquer que le sevrage naturel intervient vers 3 ans. Normalement une attitude à la fois calme et résolue cloue les mauvaises langues, à défaut de les convaincre. Si vous êtes excédée, calmez-vous et souvenez-vous que votre enfant, son père et vous-même êtes les seuls décisionnaires. Vous pouvez aussi rappeler que l’OMS recommande l’allaitement jusqu’à 2 ans.

Pour clore, rassurez-vous, on finit par vous connaître et paradoxalement les choses vont en s’améliorant, au fur et à mesure que votre enfant grandit !