biblio Instruction en famille

 

Libres enfants de Summerhill Alexander Sutherland Neill

Éditions La Découverte

Voici l’expérience d’une école autogérée créée en 1921, expliquée par son fondateur et directeur Alexander Sutherland Neill. La première partie relate le fonctionnement de l’établissement tandis que la deuxième est plutôt constituée de réflexions pédagogiques.

Le centre du projet est le respect du désir de l’enfant. Dans les faits, les cours ne sont pas obligatoires, chaque avis a le même poids pour tout ce qui touche à la gestion de l’école (enfants, directeur, professeurs,…) et il n’y a pas « d’autorité »…

C’est un livre très riche qui désacralise l’importance des apprentissages et suscite donc beaucoup de réflexions… et d’espoir !. A lire absolument si on s’intéresse à la pédagogie !

Extrait :

« Les parents sont lents à comprendre que l’enseignement donné à l’école n’a vraiment aucune importance. Les enfants, comme les adultes n’apprennent que ce qu’ils veulent. Tous les prix, toutes les notes, tous les examens ne font que dévier le développement naturel de la personnalité. Seuls les pédants prétendent que l’on s’instruit dans les livres.

Les livres sont ce qui compte le moins à l’école. Tout ce dont un enfant a besoin, c’est de savoir lire, écrire et compter; pour le reste, des outils, de la pâte à modeler, des sports, du théâtre, de la peinture et de la liberté suffiraient.

La majeure partie du travail de classe effectué par les adolescents n’est qu’une perte de temps, d’énergie et de patience. Il vole à la jeunesse son droit à jouer, à jouer encore et à jouer encore plus; il met de vieilles têtes sur de jeunes épaules.

Au cours de mes conférences dans les Écoles normales, je suis souvent ahuri par la manque de maturité de ces filles et ces garçons pleins de savoir inutile. Ah! ils en savent des choses. Ils brillent dans la dialectique, ils citent les classiques—mais dans leur perspective sur la vie, beaucoup d’entre eux sont des nouveau-nés. Tout cela parce qu’on leur a appris à savoir mais qu’on ne leur a pas permis de ressentir. Ces jeunes gens sont aimables, plaisants, passionnés, mais quelque chose leur manque – le facteur émotif, le pouvoir de subordonner la pensée au sentiment. Je leur parle d’un monde qui leur a manqué et qui leur manquera toujours. Leurs livres d’étude ne traitent pas du caractère humain, de l’amour, de la liberté, de l’autodétermination. Et ainsi le système se perpétue qui ne cherche ses modèles que dans les livres et qui sépare la tête du coeur.  »

 

 

les 10 + gros mensonges sur l’école à la maison

Livre très facile à lire et fourmillant de références en tout genre (scientifiques, sociologiques, cybernétiques…). Ce bouquin est pour tous les convaincus ou en phase de l’être de l’école à la maison. Il expose les arguments de façon claire, détaillée et démontrée par de nombreuses études; il démonte les idées reçues sur la vie sans école, pousse l’analyse à une vision plus globale de la société, de la notion d’apprentissage ou de socialisation… mais attention à ne pas faire lire à n’importe qui, on peut être choqué par la comparaison école/prison ou école/secte !

Un excellent livre à lire pour avancer dans sa réflexion sur l’instruction, même si c’est parfois un peu extrême dans les propos…

Autre avis : En tant que convaincue par l’instruction en famille, je suis assez déçue par ce livre. Les multiples références à d’innombrables études rendent la lecture assez désagréable et accentue encore plus les lourdeurs de style, et le contenu ne m’a pas beaucoup apporté. Je trouve dommage, que la virulence de certains propos et le manque de pondération rende difficilement accessible cet ouvrage aux personnes réticentes à la non scolarisation.

 

… Et je ne suis jamais allé à l’école par André Stern

Ce livre décrit l’enfance d’André Stern, fils d’Arno Stern (auteur du « jeu de peindre » notamment). André Stern donne avec précisions ses activités organisées ou non en semaines types où il prenait des cours dans des associations ou rencontrait des personnes suivant ses passions et motivations du moment (la photographie, la magie, les trains…). Il nous parle de ses heures improvisées où il allait à fond sur quelque chose sans que quelqu’un vienne le déranger ou le pousse dans un sens ou un autre. Ses parents étaient « juste » à l’écoute de ses envies et lui permettaient d’accéder aux connaissances qu’il souhaitait approfondir.
Il dit lui-même qu’il n’y avait pas de stress, pas de compétition, pas de donnes notes, « papa et maman acquiesçaient. Personne ne commentait, n’applaudissait, personne n’émettait de « bravos » enthousiastes. Personne non plus ne suggérait un autre rythme, un autre mot ou une autre manière. »
En un mot ces parents lui faisaient confiance.
Ce n’est pas un livre contre l’école, ni pour l’instruction en famille, l’auteur dit bien que c’est juste son expérience et montre que pour lui cela a fonctionné et lui a permis de s’épanouir.

Après cette lecture je n’avais qu’une envie pouvoir proposer la même chose à mon fils, une écoute attentive et une grande confiance.

Anne

 

 

L’apprentissage informel expliqué à mon inspecteur de Claudia Renau

Editions L’instant Présent

Claudia Renau est agrégée en géographie. Elle a enseigné l’histoire et la géographie dans le secondaire pendant 10 ans. Désormais éditrice, active dans les réseaux de l’instruction en famille, elle a souhaité proposer un petit livre de façon à ce que puissent mieux se comprendre les parents et les inspecteurs chargés du contrôle en IEF, au bénéfice des enfants. Parmi les familles ayant choisi l’IEF, certaines optent pour les apprentissages autonomes et informels, démarche basée sur la motivation de l’enfant, celui-ci étant le moteur de ses apprentissages. Ce domaine de la pédagogie étant encore une voie d’exploration, les inspecteurs n’appréhendent pas toujours son intérêt et sa richesse lors des contrôles auxquels sont soumises les familles. Ce petit livre comprend une première partie qui définit les apprentissages informels à travers la présentation de spécialistes en sciences de l’éducation (Freinet, Holt, Lepri,…), et des témoignages de familles. Une deuxième partie évoque la question du temps dans les apprentissages. Une troisième partie parle des tests souvent demandés par l’inspecteur lors du contrôle annuel, mais hors la loi. Une quatrième partie propose des pistes pour que l’entretien avec l’inspecteur se passe bien. Mon avis : un petit livre rapide à lire qui peut aider les parents qui vont avoir un contrôle pour la première fois, ou à offrir à l’inspecteur.

Marie-Laure